De cauchemar et de feu – Nicolas Lebel

Vous commencez à me connaitre et vous savez très bien qu’il y a des auteurs que je suis avec grand intérêt. Nicolas Lebel est de ceux-là. Ce nouveau roman, qui est le quatrième tome de sa série Mehrlicht, nous fait traverser la Manche.

Un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé assassiné dans les toilettes d’un pub parisien. L’équipe de Mehrlicht se voit confier l’enquête. Lors de l’autopsie, on découvre un cadavre tatoué de messages et sigles d’appartenance avec l’IRA. Qu’est-ce que cet homme vient faire en France ?? Surtout qu’on est déjà en plan Vigipirate écarlate avec les attentats de Bruxelles !

– Ils sont pas les musulmans qui font les bombes. Ils sont les assassins, reprit-il.
– Je sais, Jebril.
– Ils pensent que c’est le Dieu qui dit de faire la bombe, mais c’est l’imam fou !
Jebril s’agitait, clairement révolté par les récentes attaques.
– Je sais…
– Mais pourquoi elle dit pas, elle ?
Il désigna la journaliste de la main.
– Parce qu’elle a des ordres, certainement, pour orienter son débat ou pour apaiser les foules. Ou parce que, comme tout le monde, elle est perdue, abattue par les événements ; elle voudrait être en sécurité, mais pressent que ce ne sera plus jamais possible. Parce qu’elle se dit qu’elle a peur mais refuse de l’admettre pour qu’ils gagnent jamais. Parce qu’elle y pense dès que son mari ou ses enfants sortent dans la rue, dès qu’elle entend un pétard ou un cri, parce qu’il faut vivre avec ça désormais, et que c’est inhumain…

A chaque nouveau roman de l’auteur, je me dis que le dernier est mieux que les précédents ! Mais celui-ci est vraiment un cran au-dessus ! Surement parce qu’il correspond à ce que j’aime ! Un roman de fiction basé sur des faits historiques. Le conflit Irlandais est l’essence de ce livre. On ressent une véritable implication de l’auteur dans ce sujet. J’ai le sentiment qu’il y a déposé une part de son âme. Nicolas Lebel a la particularité de dessiner le monde tel qu’il le voit dans ses romans ! Il n’y a jamais de neutralité, et j’aime particulièrement ça ! Je ne dirai pas que c’est un auteur engagé, mais avec humour, il nous passe quelques vérités !

En parlant d’humour, tiens ! Une des forces aussi de cet auteur ! Par contre, je trouve qu’elle s’appauvrit dans ce roman, il est bien plus noir  (heu n’oubliez pas que Sans pitié, ni remords est, à mon gout, le plus violent ! ). Mais cela s’explique, car l’humour est incarné par le capitaine or dans cet opus, Mehrlicht et son équipe sont en second plan, d’ailleurs ils ne maîtrisent rien. Les personnages principaux sont bien des Irlandais qui vivent le conflit .

Vous l’aurez compris les chapitres passent de 2016 aux années 1970 …Une danse entre présent et passé. Un pas de deux sombre, révoltant. Qui donne un souffle, un rythme à ce roman que l’on ne souhaite pas refermer.

Je ne sais pas si l’auteur prend de l’aisance au fil de ses romans ou si ce style littéraire lui convient parfaitement, mais une chose est certaine j’attends avec une grande impatience le moment ou il se décidera à quitter Mehrlicht (non pas que je souhaite qu’on arrête cette série) pour un roman généraliste.

Pour conclure, j’ai adoré cette lecture et mes mots sont bien pâles par rapport à mon ressenti ! LISEZ CE LIVRE !

D’autres blogs en parlent ! Si vous souhaitez approfondir.
En Positif : sous les paves la page , la caverne du polar
En négatif  ou plus mitigé : livresaddictblog

Mon score:

  • Originalité 5-5-bis
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture:

Paris, jeudi 24 mars 2016 : à quelques jours du dimanche de Pâques, le cadavre d’un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé dans un pub parisien, une balle dans chaque genou, une troisième dans le front.À l’autopsie, on découvre sur son corps une fresque d’entrelacs celtiques et de slogans nationalistes nord-irlandais. Trois lettres barrent ses épaules : IRA. Le capitaine Mehrlicht fait la grimace. Enquêter sur un groupe terroriste irlandais en plein état d’urgence ne va pas être une partie de plaisir. D’autant que ce conflit irlandais remonte un peu. Dans ce quatrième opus, Nicolas Lebel nous entraîne sur la piste d’un un assassin pyromane, un monstre né dans les années 70 de la violence des affrontements en Irlande du Nord, qui sème incendie, chaos et mort dans son sillage, et revient aujourd’hui rallumer les feux de la discorde à travers la capitale

21 commentaires

  1. « A chaque nouveau roman de l’auteur, je me dis que le dernier est mieux que les précédents ! » je trouve aussi 😉 Je trouve que l’humour est moins présent à chaque nouveau livre et Sans pitié, ni remords est le plus marquant. Il privilégie le noir en effet et il le fait avec délicatesse et progression. J’adhère totalement !

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