Délation sur ordonnance – Bernard Prou

Comment une « petite » lettre de délation peut entrainer toute une famille !

Oreste est convié dans une maison familiale afin de faire l’estimation de la bibliothèque et de mettre en vente la collection de feu Grégoire. Mais caché dans un des romans, il trouve une ordonnance sur laquelle Grégoire écrivit en 1942 au préfet afin de déclarer de mauvais français. Commence alors une remontée dans le temps afin de connaitre l’histoire de cette famille.

Vous avez lu comme moi, arrêtez-moi si je me trompe ! Si j’ai bien compris le contenu de cette ordonnance, le docteur Saint-Marly, mon grand-père maternel, y dénonce aux autorités de l’époque maître Lepayeur, mon grand-père paternel. C’est ahurissant ! J’ai connu un homme certes un peu renfermé – mais gentil et attentionné. Comment a-t-il pu écrire une lettre pareille ?

Cette ordonnance est le point de départ de l’histoire contemporaine et de celle de 1942. Grégoire, mari et père de quatre enfants, ne sait pas qu’il va modifier à tout jamais une partie de l’histoire familiale. Mais qu’en bien même, ce personnage est si nombriliste que cela n’aurait pas changé grand-chose à mon avis.

Ce roman, qui se passe pendant la Seconde Guerre mondiale, arrive encore à m’apprendre des choses ! Et pourtant, concernant cette période j’en ai lu et j’en lirai encore ! Mais j’ai découvert, notamment, le langage sifflé . D’ailleurs pour ceux qui auraient la curiosité je vous laisse un lien qui vous explique tout ça (https://youtu.be/R64Rl6JWYxM ). C’est incroyable !

Si vous avez lu le précédent roman de l’auteur, dites-vous que vous retrouvez sa plume immersive et riche, qu’il vous fait vivre encore bien des aventures, même si cette fois-ci elles ne vous feront pas parcourir des milliers de kilomètres. Ce roman est un très bon regard sur ce pan de l’histoire. Avec finalement un large panel de ce que l’on pouvait croiser comme individu.

Peut-être moins romanesque, il est reste un très bon livre que je vous conseille !

Mon score:

  • Originalité 4-5-bis
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture:

Oreste et la jeune femme comprennent alors que la bibliothèque renferme des secrets. Conçue par le médecin bibliophile comme une « chasse au trésor », la découverte de documents cachés leur permettra de reconstituer fidèlement ce qui s’est réellement passé. Grégoire ne s’était probablement pas douté que ses propres enfants, Maurice, Laure, Marie et Charles, étaient d’une manière ou d’une autre liés aux personnes qu’il avait dénoncées : un instituteur ; un fonctionnaire ; un avocat ; et un journaliste, ancien amant de Mme Saint-Marly. Parmi ces « mauvais Français », on trouve un communiste et résistant, un gaulliste, un arriviste forcené, et un Juif. Et, pour couronner le tout, trois d’entre eux sont francs-maçons. En livrant ces hommes aux autorités de Vichy, Grégoire Saint-Marly ignorait qu’il poussait son fils Charles vers le peloton d’exécution. Que Maurice, qui fréquentait les truands de la rue Lauriston, deviendrait un roi du marché noir, avant de trouver la rédemption. Et comment ne pas évoquer le destin de sa fille Laure, amoureuse d’un officier allemand, et de son autre fille, Marie, la discrète émancipée, dont les faits de résistance étaient passés inaperçus ? À travers les destins enchevêtrés de ces personnages, Bernard Prou reconstitue une période trouble où chacun s’est déterminé à agir selon son coeur et selon sa conscience.

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