Comme promis, aujourd’hui je vous propose de découvrir l’interview réalisé par les enfants suite à leur lecture d’Un royaume pour deux. J’en profite pour remercier Marin Ledun pour ses réponses et les enfants qui ont travaillé comme des professionnels. Leurs questions sont variées, très intéressantes. Et bravo à la maîtresse Marie-Noëlle 🙂
Comment avez-vous eu l’idée de cette histoire ?
Bonjour. Simplement en souvenir de moments passés avec mes cousins dans le sud de l’Ardèche, il y a plus de trente ans, à nous promener, à faire des cabanes et parfois des bêtises dans la nature, et en réaction à la situation des réfugiés syriens en France de nos jours. En trente ans, rien n’a vraiment changé sur la question du regard porté sur le trajet. Le racisme reste un fléau contre lequel il faut se battre.
Est-ce qu’il y aura une suite aux aventures de Lola et Aymen ?
Si vous avez des idées, je suis preneur ! Sérieusement, je ne pense pas écrire la suite. Mes histoires sont des instantanés, des sortes de photos d’une situation, si vous voulez. Aymen et Lola seront peut-être adultes dans un prochain épisode.
Comment avez-vous trouvé les noms des personnages ?
Je vais vous avouer un secret : ils m’ont été soufflés par mes enfants. Et je les trouve magnifiques, pas vous ?
Cette histoire est-elle inspirée d’une histoire vraie ?
Non, il s’agit d’une pure fiction. Mais l’histoire d’une jeune fille portée par ses préjugés et d’un jeune garçon pris dans la tourmente de la guerre et qui se réfugie avec sa famille en France est malheureusement d’actualité.
Pourquoi avoir choisi ce titre » Un Royaume pour deux » ?
Je vais vous avouer un deuxième secret : ce titre m’a été soufflé par mon éditeur. Il fait référence à la ruine de l’histoire et au fait que Lola et Aymen sont, pour moi, reine et roi d’un royaume magnifique symbolique qui est celui de l’enfance et de la tolérance.
Quel genre de livres écrivez-vous ?
J’écris des romans noirs, pour adultes la plupart du temps, qui sont des romans de critique sociale, c’est-à-dire qu’ils parlent du monde dans lequel nous vivons, de façon réalise, de ce qui ne fonctionne pas dans ce monde, et des gens qui y vivent, y aiment, y rient, y pleurent aussi.
Avez-vous eu du plaisir à écrire cette histoire ?
Beaucoup. Parce qu’elle se situe dans les lieux de mes aventures d’enfant avec mes cousins et cousines, dans le sud de l’Ardèche, vers une ville qui s’appelle Les Vans. Je me suis replongé dans mes souvenirs, dans de vieilles photos, c’était magique. Et puis cette ruine existait vraiment et elle nous effrayait et nous excitait, quand nous étions petits. Elle a depuis été détruite et il y a une maison neuve à sa place.
Pourquoi avoir arrêté l’histoire à ce moment-là ??????? Je voulais en savoir plus, moi !
C’est le propre du roman noir : laisser au lecteur le soin de compléter l’histoire, d’imaginer. Je sais que vous en êtes capables. A vous, selon votre cœur, d’imaginer ce que deviendront Lola et Aymen.
Pourquoi on en sait pas plus sur le frère et le cousin d’Aymen ? Que leur est-il arrivé ?
Je vais être franc, je n’en sais rien. Cela fait partie des zones d’ombre de l’histoire, de celles que vous devez imaginer.
Le paysage du début ( quand Lola est perchée dans le cerisier ) existe-t-il ou l’avez-vous inventé ?
C’est un souvenir d’enfance. J’adore les cerises. Il y avait des dizaines de cerisiers sur les lieux de mon enfance. Cet arbre et son fruit sont pour moi synonyme de liberté, de gourmandise, de plaisir.
Pourquoi écrivez-vous des livres ?
J’écris parce que je veux partager les questions que je me pose sur le monde avec mes lecteurs. Certains le font avec des photos, des articles, des films, des peintures, des actes politiques. Pour moi, ce sont les mots. J’aime lire. C’est quelque chose de précieux, les livres. Certains ont changé ma vie. Alors, pourquoi pas la vôtre ?
Avez-vous voulu faire réfléchir avec cette histoire ? J’ai été choqué quand Lola dit « terroriste » à Aymen. Est-ce que c’était le but ?
Oui, bien sûr. Ce sont des mots violents que l’on entend parfois dans la bouche de personnes qui les utilisent afin de nous manipuler et qui sont reprises, malheureusement. Tout le vocabulaire du racisme est fait comme ça. Pour manipuler. Pour faire peur. Pour créer du rejet, de la violence, de la ségrégation entre les individus. Il faut reprendre ces mots et les replacer dans leur contexte pour les désamorcer. C’est un combat de tous les jours. les livres servent aussi à cela, au service d’une histoire. Les livres servent à raconter le monde tel qu’il est, même si ce n’est pas toujours joli-joli. Les livres servent à s’interroger et à comprendre aussi.
Enfin, question de Madame Marie-Noëlle : Préférez-vous écrire pour les adultes ou pour les enfants ?
Les deux, mon capitaine ! Parce que dans les deux cas, je peux partager mon plaisir de raconter des histoires. Merci à vous pour vos questions et à très bientôt, j’espère.
C’est chouette cette échange ma Stef 🙂
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Merci ma belle 🙂 Tout le boulot a été réalisé par les enfants ! Ils peuvent être très fières d’eux, moi je le suis 😉 Et Marin Ledun est une personne géniale aussi, ça aide 🙂
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Oh oui Marin est top c’est certain. Et bravo au enfants et à la passeuse aussi !
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Merci pour eux ❤
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;-):-)
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» Les livres servent à s’interroger et à comprendre aussi » ….. c’est tout à fait ce qui s’est produit avec celui-ci et Madame Marie-Noëlle en est ravie ! 🙂
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🙂
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