Né d’aucune femme – Franck Bouysse

Franck Bouysse fait partie des auteurs en qui j’ai une confiance totale. Pas besoin de lire la 4ème de couverture, pas besoin de lire les avis des divers lecteurs. Tous ses livres arrivent chez moi. Une fois de plus Né d’aucune Femme est un roman qui vous fait palpiter le cœur tel des extrasystoles. Attention de ne pas y laisser votre souffle.

Avec Franck Bouysse, dans chaque roman, nous faisons des rencontres. Généralement ce sont des gens simples. Des gens de la terre. Ce sont des lieux, nos campagnes françaises belles, exigeantes.

Né d’aucune femme nous raconte l’histoire d’une jeune fille vendue par son père. Cet homme n’est pas mauvais. Ce n’est pas quelqu’un de vénal qui se dit que sa fille est un bien. Non, c’est un fermier qui n’a que des filles, qui n’arrive pas à subvenir aux besoins de sa famille, qui n’a pas de fils pour l’aider et qui vit à une époque où les filles ne sont rien, elles ne peuvent faire le travail d’un homme. C’est un homme qui fait, à un moment donner, le seul choix qui s’impose. Sa fille ainée sera mieux en tant que servante dans une famille riche. Elle mangera tous les jours. Elle dormira au chaud. Elle aura une chance. Alors, non cet homme n’est pas un homme mauvais. Mais comment le faire comprendre à sa femme et ses autres filles ?

Rose est cette jeune fille vendue par son père. Oui elle est en colère. Oui elle pleure le premier soir dans sa petite chambre au dernier étage de cette grande demeure. Oui elle a peur de cet homme et de cette femme qui la regarde avec indifférence et méchanceté. Oui elle rêve de ses sœurs, de sa mère et de la ferme où elle a grandi.

Né d’aucune femme est l’histoire d’un prêtre qui lit l’histoire de Rose sur des cahiers. Elle voulait raconter l’histoire de sa vie avant d’être oubliée. C’est une remontée dans le temps, dans l’histoire et dans l’horreur de Rose.

La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient.

Frank Bouysse c’est avant tout une plume poétique, immersive, enjôleuse. Une des plus belles de nos auteurs contemporains.

Par moment mon âme de lectrice est partie sur d’anciennes lectures dont l’excellent
L’Etrange disparition d’Esme Lennox de Maggie O’Farrell , Le testament caché de sebastian barry ou encore La couleur du lait de nell leyshon. Tous diffèrent et pourtant je trouve qu’ils sont liés .

D’autres blogs en parlent ! Si vous souhaitez approfondir.

En Positif : fairystelphique – Entre deux livres

En négatif ou plus mitigé : Exulire

  • Originalité
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture:

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose. »

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

13 commentaires

  1. J’ai lu ce livre tout début janvier, et en le refermant j’ai su que je venais sans doute de lire le meilleur roman de l’année (pour moi). Sentiment étrange.
    Merci pour tes mots. Et ça m’a fait découvrir la première chronique négative sur ce livre, je n’en avait pas encore vu, c’est toujours intéressant 😉

    Aimé par 1 personne

    1. Si un jour tu as l’occasion je te conseille de lire Le testament caché écrit dans la même veine 😉 Ce qui me charme dans les romans de Franck Bouysse (comme beaucoup de lecteurs d’ailleurs) n’ont pas plu à cette lectrice, c’est dommage.

      Aimé par 1 personne

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