Premier roman de Philippa Motte et quel roman ! Il est puissant .
Lili est une femme blessée, meurtrie au plus profond de sa chair. C’est une femme qui est dans un phénomène d’autodestruction, car c’est la seule issue à sa portée jusqu’au jour où son mari, Hector, la dépose aux portes d’un hôpital psychiatrique.
Elle allait séjourner plusieurs semaines seule dans cette chambre. La solitude ne lui faisait pas peur , mais elle craignait cette façon qu’elle avait de ruminer, de se parler dans sa tête, de réinventer des épisodes de sa vie comme elle aurait voulu qu’ils se passent. Elle détestait cette angoisse qui l’envahissait au moment où le réel reprenait le pas sur l’imaginaire et où elle comprenait qu’elle ne pouvait plus rien changer.
Nous le savons tous, les secrets nous tuent à petit feu. Certains sont vraiment dévastateurs, bien qu’on pense protéger les siens en gardant au fond de soi ce qui nous accable. Mais parfois, dire que les choses sont trop difficiles surtout lorsque cette douleur est provoquée par ceux qui devraient nous rendre heureux. Lili est confrontée à cela et pour oublier, elle boit.
Au fil des pages d’un journal intime, on découvre les raisons de sa dépression. Au fil des mots, on comprend son désarroi, la cruauté qu’elle subit, on cherche avec elle la beauté, l’amour et la joie que toute femme devrait connaitre. Tout le long de ses lignes, on devine qu’Hector n’est pas le mari si idyllique que tout le monde croit. On voit en Lili une femme trahie.
J’aurais dû me méfier d’un type qui aime voir un homme affronter un énorme taureau pour le mettre à mort après avoir dansé avec lui. (…) Il y a une émotion terrible quand le taureau s’effondre à terre. Comme si tout l’excès de force et de violence contenue dans le monde , et l’innocence qui va avec, s’effondrait avec lui.
Elle a tant vécu, Lili !
Derrière les murs de l’hôpital, elle va faire la connaissance de Antonin et d’autres patients. Ils auront un rôle salvateur.
Je n’irai pas plus loin, à vous de découvrir Lili. Sa vie, ses malheurs, mais surtout son combat. Superbement écrit, c’est un roman et un auteur à découvrir.
Je termine avec cette phrase magnifique et tellement vraie.
Chacun porte en soi la façon dont il peut devenir fou
Quatrième de couverture :
Il pleut sur Montfavet ce jour-là. Il pleut sur la voiture dans laquelle Lili, révoltée, malheureuse, se sent étouffer. Devant elle, les grilles d’un hôpital psychiatrique. Son mari, Hector, prétend que c’est pour elle la seule solution. Hector que tout le monde admire, adule, Hector qui sait quoi penser et infliger aux autres. Pour Lili, la vie bascule. Derrière les murs, cependant, il y a des êtres merveilleux, étonnants, attachants. Antonin, notamment ; ou encore le Mage. Derrière les murs, surtout, il y a les pages nécessaires d’un journal intime, qui ramènent Lili à ses secrets, à ses douleurs et à son village natal de Corse, où tout se sait et tout se tait.
Portrait d’une femme magnifique en lutte avec une existence qui la brise, ce premier roman de Philippa Motte s’impose avant tout comme un hymne à la transmission.
Ça, c’est de la chronique. Merci à toi Stef. 🙏😘
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Merci ❤
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