La bouche qui mange ne parle pas – Janis Otsiemi

Un roman court, mais dense ! Voilà comment je pourrai décrire en cinq mots ce roman si j’avais cette contrainte. Malheureusement pour vous je ne l’ai pas donc je vais m’étendre un peu sur le sujet 😉

Une série de meurtres d’enfants secoue Kinshasa. On parle de rituels pour porter chance à certains politiciens. Le commissaire a des ordres, il doit retrouver les auteurs de ces massacres. Il missionne deux policiers sur cette affaire. Mais à Kinshasa, il y a bien d’autres soucis que celui-ci.

Babette était une cinglée. Une véritable amazone. Elle n’avait pas froid aux yeux. Son histoire était presque la même que celle de toutes les fausses Blanches qu’on pouvait croiser dans cette vile.
Babette n’avait pas connu son père, un coopérant Blanc-manioc qui était rentré dans son pays quelques mois avant sa venue au monde. Sa maman en avait souffert car il lui avait fallu supporter le regard des autres. Elle était morte quelques mois après la naissance de Babette. Et Babette s’était retrouvée de matin bonheur seule dans la vie. Elle avait été recueillie par un de ses oncles alcoolo qui la prenait dans son lit pour la doublure de sa femme qu’il venait de perdre lui aussi, dès les prémices des seins de sa nièce. Puis le drame était arrivé. Un soir, elle l’avait coutoyé dans le dos. Et la déchéance avait commencé. Elle avait fait six mois de taule. Et à sa sortie, elle n’était plus la même.

La première chose que je peux vous dire c’est qu’il n’ai pas facile de suivre la multitude de personnages. Je me suis, part moment,  un peu mélangé les pinceaux. Il y a environ 5 groupes de malfrats ou policiers. Donc quand je dis que ce livre est dense c’est tout simplement par ce qu’il n’a pas de temps mort.

Par ailleurs, l’auteur décortique une société gabonaise infectée par les divers larcins (vol, chantage, meurtre ), les personnages sont des flambeurs, qui picolent, se droguent et vont voir les putes. Bref une peinture très peu reluisante. On cherche les gens honnêtes ! D’ailleurs, on n’en trouve aucun !

Les flics ne sont pas mieux. Ils s’enrichissent sur le dos des divers « bandits » qu’ils rencontrent. Ils sont infidèles et menteurs. Quand aux politiciens et bien ce sont des politiciens là on est moins surpris !

J’ai beaucoup aimé l’écriture imagée de l’auteur, avec les expressions gabonaises. Les mots modifiés pour leur donner un autre sens ( Coutoyer pour donner des coups de couteau) . Cela donne un exotisme au texte qui vous fait sourire. Une véritable immersion.

Donc au-delà de ce regard critique qui vous fait réfléchir, ce roman est une plaisante lecture 🙂

D’autres blogs en parlent ! Si vous souhaitez approfondir.
En Positif : lyvres , black-novel
En négatif  ou plus mitigé : lecturissime

Mon score:

  • Originalité 3-5-bis
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture:

Solo vient de purger trois ans de taule pour une bagarre qui a mal tourné. A sa sortie, son cousin Tito, un vrai dur, lui propose une affaire… Il lui suffit de voler une voiture, de l’accompagner sur un coup et de manger sa langue. Une sacrée bonne aubaine pour ambiancer toute la nuit et régler ses dettes. Mais Solo se retrouve au cœur d’une embrouille qui pue salement la mort. Au Gabon, on murmure que certains politiciens n’hésitent pas à recourir aux meurtres rituels pour se maintenir au pouvoir.
Ecoeuré, effrayé, traqué, Solo prend ses distances et se planque, mais à Libreville les flics ont mangé des guêpes et ont fermement l’intention de lui faire passer le goût du manioc…

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