Le garçon et l’univers – Trent Dalton

Voilà un roman qui m’a étonné et que j’ai vraiment beaucoup aimé. Le garçon de l’univers est un mélange entre l’univers de Michael Farris Smith version australienne avec une part de mystique. Trent Dalton nous embarque dans un roman lumineux au cœur de la noirceur des laissés pour compte.

Ce roman vous parle de deux ados. Eli a bientôt 13 ans, il vit dans une banlieue d’immigrée. Son frère ne parle pas, non pas qu’il soit muet, mais il a décidé que plus aucun son ne sortirait de sa bouche depuis tout petit. Pour communiquer, il écrit des mots / phrases avec son doigt dans le vide. Seul Eli arrive à comprendre ce que lui raconte August.

August écrit dans l’air de la même façon que Mozart jouait du piano, à ce que m’en a dit mon vieux voisin, Gene Crimmins: comme si le destin de chaque mot était d’arriver jusqu’à nous tel un colis expédié depuis un lieu imaginé par son esprit en ébullition.

Ils ont comme baby-sitter un ancien détenu, condamné pour meurtre et roi de l’évasion, Slim. Une mère ancienne toxico et un beau père revendeur de drogue. Et pourtant ils sont heureux ! Il ne peut rien leur arriver de pire ! Et bien détrompez-vous !

Il existe toutes sortes de méchants derrière les barreaux, explique Slim. Il y a des types qui commencent et deviennent méchants ; des types qui ont l’air méchants mais ne le sont pas du tout ; et puis il y a ceux qui sont mauvais jusqu’à la moelle, parce qu’ils sont nés comme ça .

Un roman noir

Bien qu’il soit lumineux par ses personnages et cet amour incommensurable qu’à Elie pour sa mère. Ce roman est un roman noir magnifiquement prenant. Son atmosphère est ambivalente car ces deux enfants grandissent dans un environnement difficile entre dealers, baron de la drogue, réfugiés, ex-taulards. La pauvreté. On est au cœur d’une Australie qui ne fait pas rêver, mais elle est vraie, humaine avec ses horreurs et ses bons côtés. Mais, c’est aussi la vie de deux gamins avec une vision du monde de collégien, les histoires qu’on se raconte pour affronter la réalité, les découvertes et les jeux. Se dire que les choses ne peuvent être pire.

Et puis il y a Gus

Gus est le personnage qu’on n’arrive pas à cerner. C’est le mystère à lui tout seul. Il est déconnecté par son silence, mais finalement il voit et sait beaucoup de choses. Certaines sont d’ailleurs improbables.

C’est aussi le personnage qui risque de déplaire au plus cartésien des lecteurs.

Nous suivons Elie de ses 12 ans à ses 18 ans. Plus de 400 pages pour apprendre à s’attacher à cet enfant entier, qui affronte les problèmes avec force et courage. Qui tient à bout de bras sa famille, mais qui a dans l’ombre son grand frère, protecteur silencieux.

Une très belle découverte que ce roman de Trent Dalton.

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En Positif : Les livres d’eveBooksnpics

En négatif ou plus mitigé :

  • Originalité
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture:

Darra, banlieue de Brisbane, 1985. Eli, bientôt 13 ans, grandit entre une mère toxico, un grand frère mutique et, en guise de baby-sitter, l’un des anciens prisonniers les plus célèbres d’Australie : Arthur « Slim » Halliday. Mais Eli ne connaît rien d’autre et, en l’absence de son père biologique, peut compter sur les « good bad men » qui l’entourent : son beau-père Lyle, qui a plongé sa mère dans la drogue mais tente maintenant de l’en sortir ; Slim, que sa longue expérience en cellule d’isolement a rendu philosophe ; Gus, son frère, qui communique en écrivant dans l’air et semble avoir des talents de devin. Un jour, Eli découvre dans le pavillon familial une pièce secrète qui contient de la drogue et un mystérieux téléphone rouge : il suit
Lyle et comprend que celui-ci travaille pour un gang de trafiquants local. Furieux et fasciné à la fois, Eli demande à travailler pour lui…

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