Aux vents mauvais – Elena Piacentini

Un souffle chaud venant des Antilles s’abat dans le nord de la France, un vent chaud du passé, mais également d’un présent dès plus abject. Attention, cher lecteur, l’enquête qui va suivre n’est pas la plus reluisante de notre histoire de France.

Avant hier, c’est l’histoire de Jean-Toussaint arraché à sa grand-mère, à sa sœur, à sa terre par l’état français. Sous couvert de donner une meilleure éducation aux orphelins, ils repeuplent les campagnes française en donnant des bras pour pas cher.

Hier, c’est la disparition d’une jeune fille placée dans une famille d’accueil.

Aujourd’hui, c’est la découverte d’un corps sur un chantier à Lille. Commence une enquête du Corse Leoni et de son équipe.

Pierre-Arsène, tout du long, il a serré les poings et les dents, ça avait l’air de le retourner cette histoire. Il lui a confié que lui aussi venait d’une île. Que lui aussi avait une Mamilouise qui s’appelle mémé Angèle, même qu’ils habitent ensemble. Jean-Toussaint n’en revient toujours pas. Un flic qui prend des gnons, qui pleure et qui habite avec sa mémé !

Pierre-Arsène lui a dit d’autres trucs que Jean-Toussaint n’oubliera pas de sitôt. « Je ne suis pas sûr que j’aurais eu votre force. Vous êtes resté un type bien, Jean-Toussaint. Mamilouise doit être fière. Elle a bien fait son travail. » Ces paroles, elles lui sont montées droit à l’âme.

Elena Piacentini est une conteuse d’histoire. C’est un polar sur fond de roman noir. Riche en évènements historiques comme en champ lexical, ce roman est travaillé, abouti et fortement recommandé.

Je découvre les personnages avec ce roman. L’un d’entre eux est d’ailleurs drôlement mis à mal. Le corse n’avait pas vraiment besoin de ça. J’ai trouvé qu’ils avaient une très grande humanité avec des qualités et des défauts.

Les passages sur la vie de Jean-Toussaint sont d’une extrême sensibilité. L’on touche la qualité de plume de l’auteur. Vous ne pourrez que vous attacher à cet enfant devenu homme. Un personnage qui marque indubitablement.

Derrière cette l’enquête vous avez la vie, l’absence, le deuil, surtout le passé et le savoir-vivre avec.

J’ai découvert un auteur. C’était une magnifique rencontre.

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En Positif : sous les paves la pagema passion les livres

En négatif ou plus mitigé :

  • Originalité
  • Facilité de lecture
  • Charge émotionnelle
  • Dépaysement
  • Addictif
  • Instructif
  • Absence de longueur
  • Humour
  • Crédibilité
  • Coup de cœur

Quatrième de couverture :

Dans les caves d’une maison en démolition, la découverte d’un corps en position de gisant permet à Leoni de rouvrir un dossier de disparition. Non loin de Lille, les germes de la haine ont pris racine et tant pis pour l’illusion d’une campagne paisible. Le Corse est aspiré dans cette enquête avec le sentiment de perdre le contrôle des événements. Il n’est pas le seul, le lieutenant Thierry Muissen vacille et les destins des uns et des autres tourbillonnent, brassés entre passé et présent, à la merci d’un souffle puissant comme celui qui arracha Jean-Toussaint à sa terre et aux bras de Mamilouise pour le précipiter dans ceux de Marie-Eve. Que restera-t-il d’eux quand le rugissement des vents mauvais se sera tu ?

2 commentaires

  1. Ainsi naissent les monstres et ainsi ont-ils provoques toutes ces reflexions sur la difference entre l inne et l acquis. Elena Piacentini joue avec ce contraste tout au long de son roman. Elle l utilise pour sculpter ses personnages. De la pate a modeler qu elle faconne a volonte selon leurs origines et leurs histoires. Leurs destins, pour la plupart tragique, sont autant de vies disparates et d exemples de ce qu une education peut engendrer : Du bon ou du mauvais. Une brise ou une tempete.

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